Ce week-end "Vin et rigottes en fête" à Condrieu

Je n’aurai pas l’audace de vous rappeler une nouvelle fois ma séance de dédicace des Disparues du festival aux Vignes en Vers le 1er mai, mais je profite de l’événement pour évoquer l’origine (supposée) du cépage viognier à Condrieu avec un extrait du livre d’Adèle Buisson d’Histoire de Condrieu et des environs, depuis l’an 59 avant J.-C. jusqu’à notre époque, datant de 1850. Pour resituer le contexte, nous sommes au IIIe siècle après Jésus-Christ, en période gallo-romaine, l’empereur Probus est à la tête de l’empire romain :

« Probus, que l'on nomma si justement le bon et le père du peuple, non satisfait de la vie de conquérant, avait encore un grand plaisir d'occuper les instants de loisirs de ses soldats.

En architecte habile, il dirigeait les travaux de construction, et s'occupait d'agriculture avec un soin et un goût plus particuliers encore. On assure qu'il aimait le bon vin, et qu'il mettait une certaine jouissance à la propagation de la vigne.

Dans une expédition qu'il fit en Dalmatie, il rapporta un grand nombre de plants de raisins blancs, inconnus jusqu’alors dans nos contrées. C’était aux Bourguignons qu’il destinait cet aimable présent, par souvenir du bon vin rouge avec lequel ils avaient eu l’attention d’allécher ce monarque. Probus devait s’arrêter à Lyon, mais, avant d’y arriver, il succomba sous le poids d’une grande fatigue, et fut forcé de camper à Condrieu, où il fut tellement sollicité par Hugues Rémy et Antoine Morel, qu’il consenti à leur céder le présent que, pour d’autres, il avait apporté de loin. Il choisit même le lieu qui lui sembla le plus favorable à la culture de cette espèce de ceps.

Il fit donc défricher un bois par ses soldats, et y fit planter cette fameuse vigne, qui, par les habitants de cette cité, fut nommée la Chérie, et qui a toujours porté ce nom. »