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Le Prisonnier de l'île aux pécheurs - épisode 3

  • Alain DECORTES
  • 25 mars 2020
  • 3 min de lecture

Enfin quelqu’un ! Prudent, Bruno s’approcha.

– On se connaît ? lança-t-il à l’homme qui l’avait interpellé.

– Non, je ne crois pas.

– Pourtant, vous savez comment je m’appelle.

– Simplement parce qu’on m’a prévenu de votre arrivée.

L’échange agaçait Bruno. Que signifiait ce cinéma ? Qui était cet homme ? Celui qui l’avait assommé la veille ?

Il le dévisagea. Une tête de premier de la classe avec ses cheveux coiffés en brosse et ses lunettes à monture noire. Il devait avoir la quarantaine.

Bon, il fallait savoir :

– Qu’est-ce que je fais ici ? Où sommes-nous ? Pourquoi m’a-t-on assommé hier soir ? Où est mon smartphone ?

Coupe en brosse se leva et s’écarta pour éviter que Bruno ne l’approche de trop près.

– Je n’ai la réponse à aucune de vos questions ? Commencez par vous servir un café sur le comptoir derrière vous. Prenez autant de croissants que vous voulez. Les autres ont déjà déjeuné.

– Les autres ? Quels autres ?

– Écoutez ! On va procéder par ordre. D’abord, je me présente Jérôme Bellenci, médecin généraliste. Ensuite, dites-moi où on en est dehors avec le virus. Le confinement a-t-il été décidé ?

Bruno se demanda si le type ne se fichait pas de sa figure.

– Vous êtes sérieux ?

– Absolument. Je comprends votre surprise, mais sachez que mes dernières infos du monde extérieur remontent à huit jours quand Ariane est arrivée.

– Qui est Ariane ?

Jérôme s’aperçut qu’il brûlait les étapes. Il rectifia le tir :

– Bruno, s’il vous plaît ! Permettez que je vous appelle par votre prénom. Vous aurez toutes les explications en temps utile. Je vous comprends car je me suis trouvé dans le même cas que vous quand je suis arrivé. C’est compliqué pour moi aussi, alors pour l’instant, je vous demande de me faire confiance. Alors, répondez-moi : le confinement a-t-il été décidé ?

L’historien hésita entre deux attitudes. Envoyer balader le toubib ou entrer dans son jeu pour en savoir davantage. Il était plus un homme de dialogue que d’affrontement. Il choisit la première option.

– Oui, depuis mardi midi, interdiction de sortir de chez soi, sauf avec une dérogation d’ordre professionnel, sanitaire ou alimentaire.

– Je m’y attendais. D’où l’intérêt du test que je dois vous faire.

– Quel test ?

Il lui expliqua en même temps qu’il alla chercher dans un placard un étui qu’il ouvrit.

– Je dois tester que vous n’êtes pas contaminé. Pour cela, je vais réaliser un prélèvement de cellule dans la partie haute de votre nez.

– Mais…

– Tout le monde y a eu droit, ici. Moi compris.

Bruno hésita un instant, mais conserva la ligne de conduite qu’il s’était fixée. Le médecin s’équipa d’un masque, de gants et chaussa de grosses lunettes par-dessus les siennes. Il sortit l’écouvillon de l’étui et s’approcha du professeur d’histoire. Celui-ci se prêta de bonne grâce au prélèvement.

Une fois l’opération terminée, Jérôme Bellenci remballa tout son matériel et conclut :

– Je vous remercie. Terminez tranquillement votre petit-déj ! Puis regagnez votre chambre et patientez ! On vous fera signe pour la suite.

Il quitta la salle à manger.

Bruno s’interrogea. Où suis-je tombé ? N’ai-je pas accepté un peu trop vite tout ce que ce type m’a demandé ? D’un autre côté, répondre à une question et accepter le test viral, pas de quoi fouetter un chat !

En même temps qu’il trempait le croissant dans son café, il envisagea les hypothèses qui pouvaient expliquer sa présence forcée dans cet hôtel.

Expérience médicale ? Mais alors, pourquoi lui ? Enlèvement pour obtenir une rançon ? Il gagnait bien sa vie mais n’était pas millionnaire !

Il alla même jusqu’à imaginer des scénarios tirés de films ou de séries : on l’avait isolé pour lui confier une mission secrète… Non, ridicule !

Il voulut connaître le niveau de contrainte qui lui était infligée. Pour cela, il allait lui aussi « les » tester. Il termina d’avaler son café et se leva. Mais au lieu de reprendre les escaliers pour regagner sa chambre, il traversa le hall et se dirigea vers la grande porte. Après tout, rien ne l’obligeait à rester dans cet hôtel.

 
 
 

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