Le Prisonnier de l'île aux pécheurs - épisode 18
- Alain DECORTES
- 9 avr. 2020
- 2 min de lecture

18
Clermont-Ferrand – vendredi 20 mars 2020, 1h du matin
Dans son bureau du SRPJ (1), le capitaine Roland Pichat balayait les documents. Personne ne l’attendait chez lui. Six mois plus tôt, il avait accompagné la délocalisation de son service. Il n’avait rien contre les Auvergnats, mais aucun d’eux n’avait pour le moment remplacé ses amis parisiens, à l’exception peut-être de son adjoint le lieutenant Benoît Jiménez. Dès la première enquête, une sympathie s’était installée entre les deux officiers.
Le capitaine Pichat tentait de faire le tri dans les informations fournies par le nouveau logiciel. L’application était fantastique, mais un peu trop féconde. Il suffisait de lui fournir quelques noms, quelques mots-clés en rapport avec l’enquête en cours pour qu’elle vous propose une multitude de documents en rapport avec d’autres affaires.
La nouvelle requête soumise au logiciel lui sortit une liste de noms. La plupart étaient sans surprise. Pichat les avait déjà dans le collimateur. Mais une fois de plus, le nom de Bruno Martel apparut dans le haut du tableau. Pourquoi l’application persistait-elle avec cet enseignant apparemment sans histoire ? Il l’avait passé au crible la fois précédente : aucun casier et une vie tranquille.
Cette fois-ci, l’officier de police décida d’étudier en détail le dossier de cet individu. Il ouvrit les documents associés au profil.
Il trouva rapidement le lien avec son enquête : en 2017, Bruno Martel avait publié une thèse intitulée : « Schisme, hérésie, secte : comment qualifier la dissidence religieuse ? ».
L’enseignant pourrait peut-être apporter des réponses à certaines questions que se posait le capitaine de police.
Pichat regarda la pendule : une heure trente du matin. Un peu tard pour téléphoner. En plus, il fallait trouver le numéro. Il se promit d’appeler à des heures raisonnables.
Ça lui rappela qu’il devait aussi accueillir la nouvelle stagiaire le lendemain matin. Il était temps de rentrer se coucher !
Avant d’éteindre l’ordinateur, il ne put pas résister à consulter une dernière pièce. Il l’afficha. Un écusson rouge marqué d’une croix blanche indiquait la provenance helvétique du document. Après ça, qui osera dire que la coopération franco-suisse n’existe pas ?
Le logiciel avait dû trouver un rapport avec son enquête pour lui proposer ce document. Roland Pichat s’empressa de prendre connaissance de l’information communiquée par ses homologues suisses :
« Claire Lachard, 49 ans, épouse du golfeur Dan Lachard a disparu de son domicile de Vevey depuis le 6 mars 2020 »
Mais bien évidemment qu’il y avait un rapport avec son enquête !
(1) Service régional de police judiciaire.
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