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Le Prisonnier de l'île aux pécheurs - épisode 35


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Très affecté, Daniel Lachard se tenait le visage dans les mains. Lorsque les deux policiers du SRPJ se présentèrent à lui, il releva la tête :

– J’ai déjà tout expliqué aux gendarmes.

– Sur ce qui s’est passé ce matin, oui, répliqua Pichat. Je ne vais pas vous en demander davantage. Je souhaite juste vous poser quelques questions sur les Soldats de la rédemption.

Daniel Lachard sembla d’abord étonné, puis répliqua qu’il était disposé à parler religion si cela pouvait aider à retrouver son épouse et lui rendre la raison.

Le golfeur expliqua :

– Mon épouse et moi avons trouvé beaucoup de réconfort auprès des Soldats quand notre fille est tombée gravement malade. Depuis, ma foi est devenue plus forte. J’ai toutefois su prendre le recul nécessaire entre l’approche symbolique de notre bible et sa lecture au premier degré. Ce qui n’a, hélas, pas été le cas pour Claire. J’ai tout essayé pour qu’elle ne tombe pas dans l’intégrisme religieux. Elle était suivie par un excellent psychiatre, le docteur Renaud Marcellin. Nous l’avions d’ailleurs invité pour ce week-end. C’est lui qu’elle a pris en otage. Je m’accroche à un dernier espoir : que le docteur Marcellin arrive à lui faire entendre raison.

Daniel Lachard se montra finalement fort bavard, beaucoup plus que Jérôme Bellenci. Interrogé dans la foulée, le médecin se présenta comme un ami du couple. Il connaissait toutefois les Lachard depuis peu. Il ne comprenait pas comment une femme aussi charmante que Claire Lachard ait ainsi pu « péter les plombs » pour reprendre son expression. À la question « connaissez-vous les Soldats de la rédemption ? », il afficha son ignorance.

Une fois les brefs interrogatoires terminés, Roland Pichat chercha le moyen de rester dans les lieux. Il aurait voulu visiter le château dans ses moindres recoins et voir les deux cadavres. Mais en l’absence de décision du procureur, la gendarmerie était la seule habilitée à mener l’enquête criminelle. Lui devait se contenter d’investiguer sur les Soldats de la rédemption. Il chercha tout de même à rester un peu plus longtemps dans les lieux.

– Je prendrais bien un café sans poison, dit-il à Perrine. Pas toi ?

– Si ça peut aider à remonter d’un degré le niveau de tes blagues, je suis partante.

Il sollicita le maître d’hôtel, puis entraîna sa stagiaire à l’écart dans un coin de la salle à manger. Le moment était propice à l’échange.

– Que Claire Lachard soit responsable des deux assassinats est fort probable. En revanche, je trouve que son mari cherche un peu trop à se dédouaner. Quant au rôle du prof d’histoire dans tout ça, j’ai du mal à me faire une idée.

– Si tu me permets, réagit Perrine, j’ai bien creusé les dossiers. D’accord, Claire Lachard s’est fortement impliquée dans les Soldats par ses actes religieux au point de sombrer dans l’intégrisme. Engelmatt en est un exemple. Mais si je m’en tiens aux justifications dogmatiques, quel péché en rapport avec elle ont pu commettre les deux invités assassinés ? Je reste dubitative.

– On va fouiller leur passé. On trouvera. En attendant, si tu t’enfuyais d’ici avec un otage, où irais-tu ?

Perrine n’eut pas le temps de réfléchir à la question. Le major Cavaignac vint retrouver les policiers, la mine déconfite.

– Deux de nos collègues de la brigade motorisée d’Aubusson viennent d’être abattus à vingt kilomètres d’ici. Pas de témoin, mais tout semble indiquer que Claire Lachard est l’auteur de cette agression.

– Ça t'enlève tes doutes j’espère, dit Roland Pichat en s’adressant à Perrine.

– Hélas oui !

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