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Le Prisonnier de l'île aux pécheurs - épisode 38


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Ils avaient décidé d’attendre la nuit pour partir afin d’éviter les barrages de gendarmerie, certainement moins nombreux qu’en journée. Ils emprunteraient les petites routes.

Claire somnolait sur la couverture, cherchant ainsi à oublier sa douleur à la cuisse. Bruno la contempla un instant, incapable d’expliquer la décision prise de rester avec elle. Mais le plus important pour lui était qu’il ne regrettait pas son choix.

Il se releva. Le moment était venu de s’occuper de Renaud. Il se rendit jusqu’au corps sans vie. Avant de le déplacer, il décida, malgré la répugnance pour un tel acte, de faire les poches au cadavre afin de tenter d’en apprendre davantage sur l’individu. Il le fouilla et trouva un portefeuille, un smartphone ainsi qu’un chargeur avec des balles. Visiblement, l’homme était équipé pour tuer du monde.

Cette dernière découverte fit penser à Bruno qu’une arme ne serait peut-être pas inutile pour leur sécurité. Le prof d’histoire s’empressa de chercher dans l’herbe le Sig-Sauer jeté au loin par Claire juste après le tragique combat.

Il retrouva l’arme à quelques mètres et revint près du cadavre. Il ouvrit le portefeuille. Divers papiers et une liasse de billets. L’argent aussi pourrait être utile. Une carte de visite dépassait de derrière un rabat. Bruno la tira :

« Dr. Renaud Marcellin

Psychiatre »

Ainsi le Commandeur était aussi psychiatre. Un métier utile pour conditionner les adeptes !

Bruno ne poursuivit pas davantage l’exploration du portefeuille. Son regard venait de se porter sur le smartphone.

Bon sang ! pesta-t-il intérieurement.

Il retourna précipitamment vers Claire.

– Claire ! Il faut partir d’ici en vitesse.

Elle ouvrit les yeux.

– Hein ? Qu’est-ce que…

– Le portable de Renaud ! On peut nous localiser avec le portable de Renaud. Je vais t’aider à te relever et à t’installer dans la voiture.

Il n’eut pas besoin d’expliquer davantage, elle avait compris.

– Si tu as un téléphone, il faut vite l’éteindre et retirer la batterie, lança Bruno.

Elle avoua qu’elle en avait bien un, mais qu’il était resté dans sa chambre. Ouf !

Bruno jugea qu’il était inutile d’aller bien loin. Quelques kilomètres suffiraient. Il fallait penser aux barrages. Juste changer d’endroit avant que ne débarquent des gendarmes ou des « Soldats » ayant réussi à localiser le portable de Renaud Marcellin.

Bruno aida Claire à se mettre debout. Elle s’accrocha à lui pour atteindre la Mini. Elle grimaçait à cause de sa jambe. Bruno lui envoya une pointe d’humour pour l’aider à contenir sa douleur :

– Désolé pour ton pantalon. La seule façon de le récupérer sera de couper l’autre jambe pour en faire un short.

– Je t’enverrai la facture, réussit-elle à répondre en entrant dans le jeu de la plaisanterie.

Bruno recula au maximum le siège passager et inclina le dossier pour installer Claire le plus confortablement possible. Pas évident ! L’habitacle de la Mini n’était pas très grand.

Avant de partir, il jugea nécessaire d’accomplir une dernière chose. Il retourna vers la couverture où Claire avait été allongée. Après quelques instants, il revint et se mit au volant.

La Mini démarra et partit en laissant derrière elle le cadavre de Renaud Marcellin recouvert par la vieille couverture.

Le couple parcourut quelques kilomètres. Heureusement, la route était toujours bordée par la forêt. Quand Bruno jugea suffisante la distance parcourue, il chercha de nouveau un chemin carrossable pour s’enfoncer dans les bois.

Une fois à l’abri. Il coupa le moteur de la Mini.

À cet instant, ils entendirent l’hélicoptère de la gendarmerie au-dessus d’eux. Heureusement, avec le printemps précoce, le feuillage des arbres était déjà dense, rendant la Mini invisible du ciel. La chance leur souriait. En effet, quelques minutes plus tôt, l’hélicoptère les aurait repérés sur la route. Ils restèrent figés et muets jusqu’à ce que le bruit se fût éloigné.

Bruno se tourna vers Claire. Elle lui sourit. Magnifique cadeau !

– On reste là jusqu’à minuit. Repose-toi ! Tu as toujours mal ?

– Oui, mais c’est supportable. J’ai soif.

Évidemment, pensa Bruno. Je suis un piètre secouriste. Mais où trouver de l’eau ?

– Regarde sous ton siège ! continua-t-elle. Normalement, il doit y avoir une bouteille.

Il glissa la main et trouva non seulement la bouteille mais aussi une carte routière et un paquet de biscuits.

– Je ne sais pas de quand datent les gâteaux, avoua Claire.

Il aurait pu répondre qu’ils n’allaient pas s’empoisonner en les mangeant… mais, en raison du contexte, il préféra s’abstenir de la remarque et dire simplement :

– Nous allons pouvoir tenir le coup jusqu’à minuit.

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