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Le Prisonnier de l'île aux pécheurs - épisode 43

  • Alain DECORTES
  • 4 mai 2020
  • 3 min de lecture

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Rochemans – jeudi 26 mars 2020

Installés à la Bergerie depuis mardi, ils entamaient leur troisième jour de planque ! Bruno n’aimait pas ce mot, connoté grand banditisme, mais il n’en trouvait pas d’autre pour qualifier la situation. Claire et lui étaient véritablement en planque pour échapper à la police et aux Soldats de la rédemption, en attendant… en attendant quoi ? Il n’en savait rien.

Pour le moment, les seules préoccupations de Bruno étaient la santé de Claire et son moral. Côté blessure, tout allait pour le mieux. La plaie cicatrisait bien. Bruno était devenu expert pour refaire le pansement quotidien, et Claire remarchait presque normalement. Il fallait même la freiner dans ses excès comme celui de vouloir aller se promener jusqu’à l’étang.

Le moral, quant à lui, remontait doucement. Rien à voir avec les heures qui avaient suivi la lecture des quatre lignes sur le bout de papier : la révélation du projet assassin de son mari ! Claire était restée muette jusqu’en début de soirée. Le temps de digérer cette trahison, sans parler du manque de ses enfants qui s’ajoutait à son désarroi.

Dès le lendemain, elle s’était toutefois montrée plus sociable et s’était même excusée de sa morosité auprès de Bruno.

Elle avait alors souhaité lui expliquer en détail l’élaboration du projet de rédemption. Une sorte de confession libératrice, avait pensé Bruno :

Daniel avait avoué à Claire qu’Ariane avait été sa maîtresse, tout comme Claire avait déjà expliqué à son mari sa faute avec Bruno, neuf ans plus tôt.

– Nous avions décidé de vous empoisonner en même temps, Ariane et toi, pour nous libérer de nos péchés. Il y a une quinzaine de jours, j’ai vu le film De Gaulle au cinéma. Je me suis souvenue de ton attrait pour les manuscrits. J’ai donc inventé cette histoire de lettre retrouvée en Bretagne pour te tendre un piège et t’enlever. Aujourd’hui, si tu savais comme j’ai honte et comme je m’en veux. D'autant que Daniel de son côté avait hypocritement ajouté au groupe un faux coupable en la personne de Renaud et qu’il avait certainement déjà décidé de m’assassiner.

Elle avait repris sa respiration et retenu ses larmes avant de poursuivre :

– Quand je pense que Daniel avait déjà organisé mon empoisonnement… Et moi, naïve, je me jouais de toi, comme la nuit où j’ai fait semblant de t’aider dans ton projet d’évasion souterraine. Daniel m’avait donné les consignes au téléphone. Il m’avait dit vouloir venir seulement le matin de ton empoisonnement et celui d’Ariane. J’étais au courant qu’Hercule arriverait pour t’assommer. Je ne sais pas si un jour tu me pardonneras tout ça.

Elle s’était alors blottie contre lui.

Bruno lui avait déjà pardonné. Il avait tourné la page. Lui, c’était le présent qui le perturbait ! Cette nouvelle relation avec Claire, pleine de tendresse mais qui ne le satisfaisait pas.

Combien de fois s’était-il raisonné depuis trois jours, surtout quand elle venait se lover contre lui ?

Se contenir ! Ne pas griller les étapes !

Il était onze heures. Bruno regardait Claire en train de nettoyer une casserole dans l’évier.

Après le petit déjeuner, elle lui avait annoncé :

– Aujourd’hui, c’est moi qui cuisine. Je vais te préparer de bons petits plats.

Des mots doux, comme dans un couple d’amoureux !

Ce matin, elle avait passé une petite robe à fleurs au lieu du traditionnel pantalon. Elle avait cru bon se justifier : pour que le tissu n’irrite pas sa blessure en voie de guérison. Elle voulait passer la journée sans pansement.

Bruno la trouvait encore plus belle dans cette jolie tenue féminine. Il s’était d’ailleurs permis de lui faire un compliment. Elle lui avait répondu par un « tu es gentil ». Il aurait toutefois préféré un autre adjectif.

Bruno alluma l’antique transistor qui trônait sur le buffet. La recherche des stations se faisait par une molette. Il la tourna pour capter France Info.

Ils attendirent le flash et l’écoutèrent dans son intégralité. On ne parlait plus d’eux. Il n’y en avait que pour le virus. En date de la veille, le nombre de décès à l’hôpital avait désormais franchi la barre des mille trois cents. La courbe progressait à une vitesse faramineuse.

– C’est dramatique, commenta Claire. Mais au moins, notre recherche est passée au second plan.

Bruno la laissa rêver. Ce n’était certainement pas le virus qui allait dissuader la police et les Soldats de les retrouver.

– Bruno. Je veux te demander quelque chose.

– Oui, je t’écoute.

– Je vais mieux. Je veux sortir. Tu m’emmènes voir l’étang après le repas ?

 
 
 

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