L'Auberge de la vérité Acte 1 Scène 10

(Mickey, Catarinetta)

Mickey et Catarinetta entrent.

Catarinetta : Je n’ai personne à qui me confier à part toi, Mickey. Je déprime en ce moment. Je sais bien que c’est toujours comme ça pour l’anniversaire de la mort de Maman, mais cette année, ça bat les records. Je ne sais plus comment faire pour payer les dettes. Je dois plein de sous à la banque. Et en plus, Tatan Henriette devient de plus en plus foldingue. Je ne sais plus quoi faire.

Mickey : T’inquiète pas Catarinetta, ça va s’arranger.

Catarinetta : Tiens, tu ne m’appelles plus Tchi-Tchi ?

Mickey : Non, parce que je sais que tu n’aimes pas trop. Et je ne veux pas en rajouter à ton coup de cafard.

Catarinetta : Heureusement que je t’ai, Mickey. Tu es comme un frère pour moi. Si ma petite sœur Manon était toujours là, on formerait une sacrée famille tous les trois.

Mickey : Arrête de te tourmenter avec ça !

Catarinetta : C’est dans ces moments qu’elle me manque le plus. Si seulement Maman ne l’avait pas emmené avec elle dans la grotte.

Mickey : Ça s’est passé comme ça, tu ne peux rien y changer.

Catarinetta : Il y a des jours comme aujourd’hui où j’aurais envie de me jeter dans le trou des escaliers de la cave, et aller les rejoindre toutes les deux !

Mickey : Arrête avec tes idées noires !

Catarinetta : Mais tout ça c’est de ma faute. Je me souviens, Maman n’allait pas bien depuis le départ de Papa. J’aurais dû comprendre.

Mickey : Comprendre ? Comprendre quoi ?

Catarinetta : Comprendre ce qui allait se passer ce soir là. Si j'avais fait plus attention, Manon serait toujours là. (Elle fond en larmes).

Mickey : Mais arrête de culpabiliser. Tu ne pouvais pas deviner.

Catarinetta : Si ! J’aurais dû. Tout ça c’est de ma faute, je suis maudite. Je suis bonne pour l’enfer.

Mickey : Mais non. Écoute ! (Il chante) : On ira tous au paradis, mêm’ toi, Qu’on soit béni ou qu’on soit maudit, on ira. Tout’les bonn’ soeurs et tous les voleurs, Tout’les brebis et tous les bandits, On ira tous au paradis. On ira tous au paradis, mêm’ toi, Qu’on soit béni ou qu’on soit maudit, on ira. Avec les saints et les assassins, Les femmes du monde et puis les putains, On ira tous au paradis.

Catarinetta : Tu as raison, Mickey. Il ne faut pas se laisser abattre.

Mickey : Ah ! J’aime mieux ça.

Catarinetta : C’est pas facile, mais je te promets de tout faire pour retrouver ma bonne humeur. Ça m’a déjà fait du bien de te parler. Je retourne à la cuisine préparer la soupe, ça me changera les idées. Et puis, il faut bien que vous mangiez, ce soir.

Mickey : Moi, je vais prévenir mes randonneuses qu’elles vont bientôt pouvoir passer à table.

Ils sortent.