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L'Auberge de la vérité Acte 1 Scène 4



(Henriette, la romancière, Mickey, le maçon)


La romancière : Excusez-moi ! Monsieur Mickey ? C’est bien ça ?

Mickey : Oui, oui. Mickey, c’est moi.

La romancière : C’est amusant ! Mickey, c’est le nom d’un personnage célèbre.

Mickey : N’allons pas jusque là, mais c’est vrai que je commence à être connu comme guide, ça fait plus de 10 ans que je suis dans le métier.

La romancière : Oui, bien sûr… Je me présente : Jacqueline DÉZIEUX.

Mickey : Vous avez essayé les gouttes ? Moi ça m’arrivait souvent. Avec les gouttes, ça a passé en un rien de temps.

La romancière : ??? J’écris un livre. Une histoire qui pourrait se dérouler ici.

Mickey : J’aime bien les histoires.

La romancière : Madame Catarinetta avait commencé à me parler des Grottes de la Vérité. Pouvez-vous m’en dire un peu plus ?

Mickey : Ah oui. La légende.

La romancière : Quelle légende ?

Mickey : La légende des Grottes de la Vérité : quand les grottes étaient encore accessibles, on disait qu’en parcourant certaines galeries ça portait bonheur. On en ressortait bon et incapable de mentir.

La romancière : Ah oui ?

Mickey : Oui, mais attention, à une condition !

La romancière : Quelle condition ?

Mickey : Il fallait mettre le pied gauche en avant quand on entrait dans la grotte.

La romancière : Si je comprends bien pour que ça porte bonheur, il faut marcher dans la grotte du pied gauche ?

Mickey : À condition de ne pas glisser. C’est tout à fait ça. Mais ce n’est qu’une légende, on n’a jamais rien prouvé, et puis c’était seulement dans certaines parties des grottes. Autrefois, il y avait de véritables pèlerinages aux grottes. L’auberge marchait du feu de Dieu. Elle était pleine tous les jours de l’année, pas seulement les week-ends d’été comme maintenant. Et puis, il y a eu des éboulements. On a muré les entrées pour des raisons de sécurité. Alors les affaires sont devenues plus difficiles pour Catarinetta. Elle parle même de fermer l’auberge si elle ne trouve pas l’argent pour payer les dettes.

Entrée du maçon (une auge sous le bras, une truelle à la main).

Le maçon : Bonjour M’ssieursdames. Marcel GRAVIER de l’entreprise de maçonnerie GRAVIER, GAMATE et MATIQUE. C’est là qu’a un trou à boucher ?

Mickey : Il y en aurait même deux avec celui de la caisse. (Montrant la porte de la cave) C’est là-bas derrière la porte de la cave.

Le maçon va constater les dégâts.

Le maçon : (il chante sur l’air de La plus belle pour aller danser) : Ce soir je serai la truelle pour aller gâcher, gâcher.

Ce soir je serai la truelle pour aller gâcher, gâcher.

(Sur l’air du Poinçonneur des Lilas) :

J’bouche des trous, des p’tits trous, encore des p’tits trous, Des p’tits trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous, Des trous de seconde classe, des trous de première classe. J’bouche des trous, des p’tits trous, encore des p’tits trous.

Mickey : Il a du coffre, celui-là. Il m’en bouche un coin !

Henriette : C’est l’heure de mon feuilleton. Dites-donc la dame qui écrit, vous pouvez m’emmener vers la télévision ?

La romancière : Avec plaisir.

Henriette : Non, juste vous ! Pas besoin que quelqu’un d’autre m’accompagne.

La romancière aide Henriette à se lever.

Henriette : (discrètement à la romancière) Vous savez, l’histoire des grottes où on ressort rempli de bonté et sans plus jamais dire de mensonges, c’est pas une légende. C’est vrai.

La romancière : Oui, oui, bien sûr.

La romancière et Henriette sortent.

Le maçon ressort de la cave.

Le maçon : Dites-donc. Il est énorme votre trou, et sacrément profond.

Mickey : Rien d’étonnant, il doit communiquer avec les grottes.

Le maçon : J’vais rien pouvoir faire. Il est trop gros. Y’va falloir coffrer. J’vais pas vous raconter d’histoires, mais vu la taille du trou, ça risque de coûter cher.

Mickey : Vous au moins, vous êtes un franc maçon. Mais laisse béton mon pote, je ne suis pas le patron.

Le maçon : Moi c’que j’en disais, c’était pour pas gâcher vot’bonne humeur le jour où vous recevrez la facture, pour pas qu’y’ait baleine sous gravier.

Mickey : On peut dire que vous êtes prompt à dire les choses et pas du tout artificiel.

Le maçon : Normal, j’fais en sorte de cimenter ma clientèle. Bon d’toute façon, j’me suis laissé prendre, j’ai pas l’matériel. Je reviendrai la s’maine prochaine. En attendant, faites quand même gaffe en descendant les escaliers. Allumez bien la lumière ! Pac’que vot’trou, il est pile poil au milieu. Çui qui l’voit pas, il a droit à un aller-simple pour l’fond des grottes. Allez, mon gars. A la revoyure ! (Au public) Sympa c’t’auberge. Si j’avais pas amené mon auge, j’serais bien resté manger ! (Il sort).

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