L'Auberge de la vérité Acte 1 Scène 8

(Madame Michu, Henriette, Sylvie, Eva, Véronique, Émilie, Mickey, Catarinetta, la monitrice, enfant 1, enfant 2)

Les randonneuses passent sous la fenêtre de Madame Michu.

Madame Michu : (à sa fenêtre, en criant) Et vous ? Où vous allez ?

Véronique : À l’auberge, Madame.

Madame Michu : Et vous êtes qui ?

Sylvie : (sèchement) De quoi je me mêle ?

Madame Michu : De ce qui m’regarde !

Véronique : (à Sylvie) Laisse Sylvie ! Cette brave dame ne fait rien de mal. (à Madame Michu) Nous sommes en randonnée et nous faisons étape à cette auberge.

Madame Michu : Bon, ça va ! Vous pouvez passer.

Sylvie : (ironique) Je ne savais pas qu’ils avaient rétabli des frontières au milieu de l’Europe ! Mais comme douaniers, ils auraient pu trouver mieux !

Madame Michu : Qu’est ce qu’elle raconte ?

Émilie : Rien, rien. Elle vous souhaite une bonne soirée !

Madame Michu : Mouais…. (Elle referme sa fenêtre)

Sylvie : Quelle vieille peau celle-là !

Émilie : T’énerve pas Sylvie ! Tu vas dégager des énergies négatives, c’est pas bon, ça !

Les randonneuses entrent de dehors.

Sylvie : (s’écroulant sur une chaise) Enfin ! J’ai bien cru qu’on n’y arriverait jamais.

Eva : (à Henriette) Bonjour Madame. Notre guide a déjà dû arriver, vous ne l’auriez pas vu ?

Henriette : Bonjour mes petites dames. Vous voulez sans doute parler de Mickey ?

Véronique : Oui, c’est cela.

Henriette : Oui, il est là.

Sylvie : On a de la chance, c’est la bonne auberge !

Henriette : Mais d’abord, je voudrais voir vos mains !

Toutes : Nos mains ?

Henriette : Ben oui, vos mains. Vous êtes sourdes ou quoi ? J’parle français quand même.

Sylvie : (à Eva) Ça doit être une folle. On avait encore bien besoin de ça !

Eva : Laisse, Sylvie ! Il ne faut pas la contrarier, on ne sait jamais.

Eva s’avance vers Henriette et lui montre ses mains. Henriette les inspecte.

Henriette : Aux autres maintenant !

Les autres filles s’avancent inquiètes vers Henriette et montrent successivement leurs mains. Henriette marque un temps d’arrêt quand Véronique lui montre ses mains en dernier.

Émilie : C’est étrange, je ressens des ondes inhabituelles ! Cet endroit est surprenant !

Sylvie : (regardant les entonnoirs sur le comptoir) Moi, je me demande à quoi peuvent servir tous ces entonnoirs.

Mickey entre.

Mickey : Ah vous voilà. Vous n’avez pas réussi à vous perdre ?

Sylvie : Non, nous avons suivi les petits cailloux que tu avais semés, et l’ogre ne nous a pas mangées !

Émilie : On dirait que l’humour de Mickey devient contagieux.

Sylvie : En revanche, on ne s’attendait pas à trouver à notre arrivée, l’Inspecteur Colombo qui vérifie que nos mains soient propres !

Mickey : Ça, c’est habituel.

La monitrice entre et traverse la pièce en courant.

La monitrice : Laurent ! Gina ! Où êtes-vous ? Laurent ! Gina !

La monitrice sort.

Sylvie : Mickey, c’est quoi ce repaire de dingues ?

Mickey : Ne t’inquiète pas, tout est normal ! Bon, vous êtes toutes là, alors tout va bien.

Sylvie : Façon de parler ! Mais ça ira sûrement mieux après une bonne douche. Peux-tu nous indiquer nos chambres, s’il te plaît ?

Mickey : (gêné) Vos chambres ? Oui bien sûr… Il y a juste un petit problème.

Sylvie : Comment ça un petit problème ?

Mickey : Ben, il y a eu un léger loupé dans les réservations. Vous allez devoir vous mettre deux par chambre.

Sylvie : Ah bravo ! Elle est belle l’organisation, Mickey !

Eva : Râle pas, Sylvie ! On n’a qu’à se mettre ensemble. (En aparté à Sylvie) Quand j’irai rejoindre mon Doudou, tu pourras disposer de la chambre pour toi toute seule.

Sylvie : Oui, merci Eva. N’empêche qu’au prix où on a payé le week-end…

Catarinetta entre.

Véronique : Ce n’est pas grave, Sylvie. Je suis sûre que Mickey n’est pour rien dans ce petit problème de chambres.

Sylvie : Avec Véronique, Mickey n’a jamais tort !

Catarinetta : Bonjour, Mesdames. Je suis la patronne de l’auberge. Effectivement, Mickey n’y est pour rien. C’est entièrement de ma faute. Je suis vraiment désolée.

Sylvie : Bon, bon d’accord. Mais pour le moment, ma priorité c’est la douche. Pouvons-nous rejoindre notre « dortoir » ?

Catarinetta : Oui, oui. Suivez-moi !

Catarinetta, Sylvie et Véronique sortent.

Émilie : Je vous rejoins plus tard

Eva : Moi aussi.

Émilie : J’aimerai bien d’abord capter toutes les énergies que je ressens ici. (Elle s’installe dans un coin de la pièce dans la même positon de yoga que pendant la randonnée).

La monitrice entre en tenant fermement les enfants par la main.

La monitrice : Petits garnements ! Dépêchez-vous d’allez retrouver vos camarades avant que je vous tire les oreilles !

Enfant 1 : Oh non, Madame, pas les oreilles, pas les oreilles !

Enfant 2 : Oh non, Madame, pas les oreilles, pas les oreilles !

La monitrice et les enfants sortent dehors.

Eva : Euh ! Mickey ?

Mickey : Oui ?

Eva : Je voudrais te demander quelque chose, mais c’est un peu gênant.

Mickey : Qu’est ce qui est gênant ? Ah oui… J’ai compris. Tu veux savoir si Compteur Bleu est arrivé.

Eva : Compteur Bleu ?

Mickey : Oui, EDF.

Eva : EDF ?

Mickey : Édouard de Machin Chose.

Eva : Oui, oui, Édouard.

Mickey : Il est arrivé, tout à l’heure. Il t’a même demandée.

Eva : Yououh ! Super ! Où est-il ?

Mickey : Catarinetta l’a mis chambre 7, je crois.

Eva : Merci, Mickey. Je vais prendre une douche moi aussi, et me faire belle pour le retrouver. S’il te plaît, peux-tu aller lui dire que je suis arrivée et que je l’attends ici dans un quart d’heure. (Elle sort en courant).

Mickey : Est-ce que je dois préparer les chandelles ? (Il sort).

Henriette : Il se passe des drôles de choses à l’auberge aujourd’hui ! J’ai bien besoin de prendre un petit remontant pour accuser le coup ! (Elle se lève et boit une gorgée de liqueur). C’est pas assez fort. Il faut que j’aille chercher quelque chose de plus costaud ! (Elle sort).

Noir.