L'Auberge de la vérité Acte 2 Scène 3

(Catarinetta, Édouard)

Catarinetta range des affaires dans la pièce. Elle sort un instant pour emmener quelque chose à ranger dans une autre pièce.

Édouard sort du placard en caleçon.

Édouard : (désemparé, il parle à lui-même). La valise rose. Où est passé la valise rose ? (Il cherche la valise rose autour du placard) Comment vais-je faire pour m’habiller ?

Catarinetta entre. Édouard retourne se cacher dans le placard. Catarinetta range de nouveau des affaires dans la pièce. Elle ouvre le placard. Elle découvre Édouard en caleçon.

Catarinetta : (surprise) Monsieur de Foufoune ? Mais que faîtes-vous tout nu dans mon placard ?

Édouard : Euh… le placard ? J’étais dans le placard ? Ah oui… Je comprends pourquoi je ne trouvais pas l’interrupteur. (Il sort en caleçon du placard). C’est gentil d’avoir ouvert.

Catarinetta : Tout le monde était inquiet de ne pas vous voir au repas hier soir. Vous êtes allé dormir sans manger ? Vous étiez malade ?

Édouard : Oui, c’est cela.

Catarinetta : Et ça va mieux, Monsieur de Foufoune ?

Édouard : De Fouillouse. Oui je vais mieux.

Catarinetta : (le regardant des pieds à la tête) Vous en êtes sûr ? Vous ne voulez pas que j’aille chercher quelqu’un ?

Édouard : Oh non ! Surtout pas.

Catarinetta : Je peux aussi appeler un médecin.

Édouard : Dans mon cas, je ne pense pas que ce soit utile. D’ailleurs, j’étais venu pour vous demander ma note. J’ai un rendez-vous urgent. Je dois partir.

Catarinetta : Dans cette tenue ?

Édouard : Euh, non, bien-sûr ! Mais j’avais un peu chaud. Il fait chaud ce matin. Mais je vais aller m’habiller.

Catarinetta : Oui, naturellement. Ensuite, vous aurez bien le temps de prendre votre petit-déjeuner.

Édouard : Avec tout le monde… Oh non, surtout pas ! Je vous répète, je n’ai pas le temps. (Il chante) : Même en courant Plus vite que le vent, Plus vite que le temps, Même en volant, Je n’aurai pas le temps, pas le temps...

Édouard : Maintenant, donnez-moi ma note. Je vais vous payer.

Catarinetta : Ah bon ? Comme vous voudrez (elle passe derrière le comptoir). Ça fera quarante euros. Vous n’avez que la nuit.

Édouard : Et encore…

Catarinetta : Vous dîtes ?

Édouard : Rien, rien. (Il cherche son portefeuille qu’il n’a pas puisqu’il est en caleçon). Vous allez rire, je ne trouve pas mon portefeuille. Il est peut-être resté dans ma chambre.

Catarinetta : Ne vous inquiétez pas, Monsieur de Foufoune. Prenez le temps de le chercher. Je vais servir mes petits déjeuners ! (Elle sort).

Édouard : (agacé) De Fouillouse ! Une bonne fois pour toutes, De Fouillouse. (À lui-même) Bon faisons le point. Je ne suis plus Riquita. Donc, je suis redevenu Édouard de Fouillouse. Mais j’ai perdu mes vêtements. Donc, problème ! Donc, comment vais-je faire ?